Il suffit parfois d’un court instant pour mourir.
Parfois d’un temps plus long, comme si la mort était indécise.
On peut penser « se préparer » à la mort prochaine d’un proche, mais toujours la mort fait basculer la Vie. Et ça ne prend qu’un instant.
Que laisse-t-elle après son passage ?
Comment supporter le manque ? Que faire de l’absence omniprésente parfois, de la colère, des regrets, du mal au cœur, du mal à vivre ressentis ?
Comment s’en défaire ?
Faire son deuil : notion souvent incomprise et parfois rejetée
« Faire le deuil », certains refusent, s’opposent à cette expression interprétée comme une invitation à passer à autre chose, à oublier, abandonner la personne aimée décédée. Il n’en est rien.
Le sens ultime du deuil est de réinvestir la Vie, d’être en paix avec l’absence laissée. D’honorer la mémoire de ceux que nous avons perdus. D’être reconnaissant d’avoir été aimé par eux et de les avoir aimés en retour.
Le travail de deuil est un long processus. En connaître les étapes est rassurant pour la personne endeuillée, et indispensable pour son entourage.
Il est en effet fréquent de voir des comportements jugés « bizarres ou malsains » par l’entourage, alors qu’ils ne sont que le reflet de l’avancement du travail de deuil.
Le deuil : un processus de cicatrisation en 4 étapes
1. La sidération ou le déni
Dans les premières heures, les premiers jours de l’annonce du décès d’une personne aimée, un mécanisme inconscient de protection se met en place pour « anesthésier » nos émotions.
Nous pouvons appeler des proches, organiser des obsèques avec calme et détachement.
2. La fuite ou la recherche de la personne décédée
Dans les premiers mois qui suivent le décès, nous pouvons ressentir le besoin de rechercher la personne disparue. Nous maintenons le lien avec le défunt en y pensant, en parlant de lui, en portant ses vêtements, son parfum …. Nous vivons dans une certaine agitation intérieure.
Certains peuvent alors penser contrôler leur douleur. Il n’en est rien.
La fuite quant à elle peut prendre l’apparence d’un silence ou d’une sérénité affichés. Nous prétendons aller bien malgré un manque d’énergie évident et une profonde tristesse. Nous attendons d’être seuls pour pleurer sans retenue.
La fuite peut également se caractériser par une activité débordante ayant pour effet d’éviter de penser à la personne disparue et subir la douleur que cela provoque. (par ex. sport à outrance, multiples rencontres amoureuses…).
3. La déstructuration ou la dépression
Vient le temps où l’on prend la pleine mesure de l’absence définitive de la personne disparue. Cette douloureuse prise de conscience nous donne le sentiment d’aller plus mal qu’avant, d’éprouver une sorte de tristesse diffuse, de colère, de fragilité. Il est également fréquent de ressentir une perte d’intérêt pour le monde extérieur, une perte de confiance en soi, des douleurs physiques, et de se sentir incapable d’aimer ou d’agir.
Cette étape peut durer très longtemps, jusqu’à plusieurs années.
4. La restructuration ou l’acceptation
Progressivement des changements se ressentent. Notre lien avec la personne disparue est enfin apaisé. Il peut être profond, et porter la certitude réconfortante d’être en nous à jamais.
Notre relation à nous-même et aux autres devient également plus paisible et parfois plus authentique.
Chacun traverse le deuil à son rythme. Le manque et l’absence exigent de nous douceur et patience. Vouloir contrôler ses émotions n’aide en rien. Il est indispensable de vivre ses émotions et d’être accompagné.
De l’importance d’être accompagné
Durant cette période de deuil il est tentant de se replier sur soi, de s’extraire de la Vie.
Si la peine exige ces moments de solitude, la présence des amis, de la famille, de proches est indispensable pour trouver les ressources nécessaires afin de réinvestir la Vie.
Mais il est demandé beaucoup à l’entourage…
Sans mot, on lui demande de soulager notre peine.
Or il est difficile pour l’entourage d’écouter encore et encore des souvenirs, des interrogations, des regrets. Difficile d’entendre et de voir les larmes et le désarroi de la personne endeuillée.
Difficile aussi d’être présent sur le long terme, et de se sentir impuissant face à tout ce chagrin sans en être impacté.
Et pour certains, il leur faudra se protéger de toutes projections personnelles, ou de souvenirs douloureux.
Pour ces raisons, il est fortement recommandé de s’adresser à des professionnels (psychiatre, psychothérapeute, hypnothérapeute…) pour être accompagné vers le chemin de l’acceptation et de l’apaisement.
Les protocoles hypnotiques pour accompagner les personnes endeuillées sont nombreux et très aidants. Ils permettent de mieux vivre les différentes étapes du deuil.
Pour certains ces protocoles les libèreront de sentiments excessifs (tristesse, culpabilité, colère…), pour d’autres ils les aideront à trouver leur place dans cette nouvelle configuration. Et pour tous à être un cœur en paix.
Valérie Maillet
Hypnothérapeute
Sur rdv au +33 6 85 55 49 51
Pour vous rendre au cabinet
Pour lire ou relire mes précédents articles