Enfants précoces, autisme, hyperactivité, extra-sensorialité, les nouvelles générations semblent voir éclore de plus en plus de personnalités atypiques
(Magazine Inexploré N°32, septembre 2016)
Dans le service de pédopsychiatrie du Dr Lombard, arriva un jour un jeune garçon bon à l’école, mais qui se fichait de tout. Formé à la psychanalyse jungienne, le médecin le soumit à une vingtaine de questions existentielles. « Pourquoi vient-on sur Terre, quel est le sens de la vie ? » débuta-t-il. L’enfant sembla déstabilisé, mais il l’encouragea : « Ferme les yeux, va au fond de toi, prends ton temps, tu connais la réponse. » Au bout de quelques minutes, les yeux pleins de larmes, le garçon répondit : « Pour aimer. » Le Dr Lombard enchaîna : « Quand es-tu le plus heureux ? » Quand il jouait au basket. « Preuve d’un besoin de communion », analysa le médecin, qui poursuivit : « Si une très bonne amie de ta maman t’invitait deux mois en Italie, tu irais ? » Oui, « tout de suite », s’exclama l’enfant. Ce dernier ne se fichait absolument pas de tout. Ses centres d’intérêt étaient simplement plus élevés que ceux dont le nourrissait son environnement quotidien. Pour le psychiatre, il était resté « connecté au Soi », c’est-à-dire à la globalité psychique de son être. « Chez ce type de personnalités, le goût de la découverte est plus fort que le besoin de sécurité », précise le médecin. Ils sont en effet en recherche d’harmonie, d’information et de conscientisation.
Des jeunes connectés à leur Soi, il est évident que nous en rencontrons de plus en plus
Hypersensibles, dotés d’une vision globale des situations, ils ont souvent du mal à comprendre le monde dans lequel ils sont tombés, et peuvent très vite se sentir en décalage. Avides d’harmonie, ils peuvent, face à une réalité sociale violente intolérante et individualiste, devenir agressifs, se refermer ou déprimer. Étonnamment matures, ils sont aussi d’une grande insécurité. Leurs compétences cognitives déroutent, de même que leur sens aigu de la vérité, de la justice et de la cohérence. Intuitifs et réceptifs, ils répondent à des questions non formulées et résolvent facilement des problèmes, sans mettre de mots sur leur raisonnement. La tête dans la lune mais boulimiques de nouveaux apprentissages, ils s’ennuient souvent à l’école, confrontant autant leurs professeurs que leurs parents. Empathiques, hyper-connectés à leur environnement, ils peuvent se sentir tout le temps envahis et déranger une société qui juge référent un fonctionnement plus linéaire, conceptuel et analytique.
Que faire de ces drôles d’oiseaux qui « savent » sans pouvoir expliquer comment, qui mêlent une immense sensibilité à une lucidité acérée, qui déploient une énergie brouillonne qui peut passer pour de l’arrogance, qui captent inconsciemment des signaux que les autres ne perçoivent pas, et semblent avoir accès à des informations cachées ? « L’essentiel est de veiller à ne pas leur forger une fausse personnalité », commente le Dr Lombard. « Il ne faut rien induire, simplement écouter et recevoir, pour qu’ils se sentent compris. Tout l’art est de les mettre en situation d’auto-thérapie. Lorsqu’ils sont dans le Soi, les enfants savent mieux que quiconque ce dont ils ont besoin.»
Je partage la position du pédopsychiatre Fabrice Lombard quant à la nécessité d’offrir à ces enfants et adolescents un espace de paroles. J’associe à cet espace-là, des techniques d’hypnose, afin de leur permettre de vivre plus en harmonie avec leurs particularités (hypersensibilité, émotions excessives, hyperactivité…).
Concomitamment et indépendamment du travail réalisé avec leurs enfants, je propose aux parents un accompagnement afin de les aider à mieux les comprendre et communiquer de façon optimale.
Valérie Maillet
Hypnothérapeute
Sur rdv au +33 6 85 55 49 51
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